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Photo du rédacteurDenis BASTIN

Le nouvel âge d’or du parking silo !

Les parkings du CERIA, du CHU Sart Tilman, du CHU Saint-Luc, du CHU Erasme, de Sclessin (tram), du CHR Namur, de Manufaktur, du P1 à Brussels Airport… ont la particularité d’être construits hors-sol et sont donc communément appelés « parking silo ».

Depuis quelques années, l’optimisation des espaces, la créativité des architectes, l’innovation apportée par les nouveaux matériaux, la collaboration d’experts et la volonté publique d’intégrer ces mastodontes dans les plans de développement urbain ont permis l’essor de centaines de projets en Europe.


 

Les avantages du parking silo sont nombreux, même dans le cadre d’un projet (contreproductif aujourd'hui) dont le seul but serait d’accueillir des voitures.

Aussi , pour que cet outil puisse véritablement combiner tous les avantages qu’il promet dans une perspective d’excellence environnementale, il mérite d’être considéré autrement qu’un simple espace de stockage… bien emballé !


Rappelons qu’une place de stationnement libérée en voirie permet un réaménagement pour une plus grande inclusivité dans l’usage des espaces publics (trottoirs, places piétonnes, emplacements pour personnes en situation de handicap, interventions urgentes), la création de véritables îlots de fraîcheur et de biodiversité connectés entre eux, un meilleur service rendu aux citoyens et une meilleure gestion des livraisons à domicile. Cette place libérée peut être « compensée » de quatre manières :

  • Les usagers qui occupaient cet espace vendent leur voiture et la remplacent par un mode de transport partagé, en commun ou privé, mais doux ;

  • Aménagement d’un parking de surface : on déplace le problème, et l’espace foncier reste important ;

  • Un parking souterrain : on enfouit les voitures, mais cela crée une charge environnementale supplémentaire. À usage égal, un parking souterrain consommera plus d’énergie (et donc probablement une plus grande part d’énergie non renouvelable) pour l’éclairage, la signalisation, la ventilation et le désenfumage qu’un parking silo ouvert ;

  • Un parking silo (ouvert) : on crée une dynamique autour de l’eau, de la fraîcheur et de la ville productive (électricité, légumes, fruits, miel…).


Comment rendre le parking silo vertueux?


Dans la logique économique traditionnelle, les parkings silo sont soumis à la pression de la maximisation du nombre de places ou aux règles établies selon certains ratios.


Pour injecter la responsabilité environnementale dans les projets neufs et de rénovation, il est nécessaire de reconsidérer les volumes disponibles dans les parkings silo. À titre d’exemple, on peut planter un arbre sur le toit d’un parking, mais à part fournir de l’ombre, il ne deviendra jamais un îlot de fraîcheur : l’arbre anthropophile a aussi besoin de développer son réseau !


Ainsi, on peut considérer quatre volumes dans un parking silo :

  • Le sous-sol ;

  • Le niveau du rez-de-chaussée, en contact direct avec la voirie ;

  • Le ou les niveaux de parking avec usage spécifique ou mixte ;

  • La toiture.



Comme illustré dans le schéma ci-dessus, on constate que seule la partie subdivisée en 3 volumes, située entre le rez-de-chaussée et la toiture est destinée au stationnement des voitures privées (gabarit véhicules de tourisme). Tous les services liés à ces voitures y sont intégrés : borne de recharge pour véhicules électriques, voitures partagées, covoiturage, espace d’attente pour véhicules équipés de systèmes de voiturier automatisé, taxis autonomes, etc.


Le volume du sous-sol est destiné à la collecte, au stockage et à la redistribution, hors réseau d’eau potable, des eaux de pluie et de ruissellement.


Le volume en contact avec la voirie intègre tous les services de mobilité douce et automatisée, mais aussi permettre le stationnement des véhicules hors gabarit des entreprises de chantier. Il doit également offrir un espace multifonction pour différents usages, allant du marché couvert hebdomadaire à des soirées festives. La hauteur de ce volume est définie par la fonction la plus contraignante qui lui est attribuée.

Enfin, le dernier niveau, en contact avec le ciel, les nuages, la pluie et le soleil, est destiné à accueillir :(i) des équipements de production d’électricité via des panneaux photovoltaïques ou des éoliennes à axe vertical ;(ii) un potager partagé ou géré par un collectif, le tout reposant sur une toiture verte).


En conclusion, le parking silo existant à rénover ou à construire réunit les conditions minimales pour le transformer en outil utile dans la transition écologique. Et si demain, il devait être démonté, pas (trop) de souci : il aura été conçu selon un plan d’économie circulaire.

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